Défilé de têtes rbati
la manif d'aveugles au milieu de la chaussée, la police les pousse,
les porte doucement vers une pelouse, des ambulances les évacuent
la manif quotidienne des cadres diplômés chômeurs, revêtus de calicots orange, violet, jaune, bleu,
poursuivis par les flics et les gendarmes donnant des coups de matraque dans les tibias
de jeunes punks à la Johnny Rotten, aux piercings et pantalons écossais
les djellabahs, les foulards, les mini-jupes, les pantalons moulants, les décolletés des étudiantes
les serveurs affables, les épiciers bougons
de rares barbus en gandoura avec leurs épouses voilées, c'est-à -dire vois les pas du tout
les élégants fonctionnaires en costume, ordinateur portable à l'épaule
les estropiés, les lépreux, les vieux cireurs de chaussure, les balayeurs, les mendiants,
les vendeurs de mouchoirs, de cigarette à l'unité, de cacahouètes,
noix de cajou, slips, lunettes de soleil, tee-shirts, DVD pirates
des femmes seules demandant l'aumône, un bébé au bras
des touristes marchandant un dirham sur le prix des babouches
les vendeurs d'escargots, de sandwich à la tête de boeuf
les buveurs de bière dans les bars glauques, le foot braillant à la télé,
des filles maquillées à la recherche de clients
des africains psalmodiant " bismillah " pour quelques pièces
la petite fille albinos quémandant devant la mosquée
des ados sniffant la colle dans la rue
les petits amoureux, main dans la main